Le programme formation du nouveau président, Emmanuel Macron

Quel programme formation pour le quinquennat à venir ?
Grand plan de 15 milliards, CPA et individualisation de la formation, orientation : récapitulatif des principales mesures portées par le nouveau chef de l’Etat, Emmanuel Macron, élu dimanche 7 mai. La présente “Une” a été rédigée à partir d’articles parus dans le Quotidien de la formation pendant la campagne présidentielle.

Réforme de la formation

Le système de formation professionnelle actuel ? « Pas à la hauteur des enjeux de notre temps et des attentes des citoyens », avait estimé le candidat d’En Marche ! en dévoilant son programme le 2 mars. Il le jugeait désormais inadapté à une conjoncture économique qui voit « des entreprises, et parfois des secteurs entiers, disparaître et se transformer ». Emmanuel Macron avait donc choisi la refonte complète du système de formation professionnelle comme l’un des axes majeurs de son programme. « Ce que je propose, c’est une sécurité professionnelle nouvelle qui induit de nouveaux devoirs, mais assortis de nouveaux droits à la formation et à la qualification tout au long de la vie » avait ainsi affirmé le candidat lors de sa conférence de presse au Pavillon Gabriel.

2 millions de formations dans le cadre d’un grand plan
L’urgence, pour le candidat d’En Marche ! c’était surtout le lancement d’un grand plan de formation pour lequel il promet de mettre 15 milliards d’euros sur la table. En bénéficieraient 1 million de jeunes sans qualification, 1 million de demandeurs d’emploi et verrait le doublement de la Garantie jeunes [1].

Le CPA et l’individualisation de la formation au cœur d’une réforme annoncée

Flexisécurité oblige, cette universalisation de l’assurance-chômage s’accompagnerait d’une refonte importante du système de formation que le candidat s’engage à la lancer « dans les premiers mois » de son quinquennat et qui verrait les actifs reprendre la main sur leur droit à la qualification. Dans cette optique, la majeure partie des contributions des entreprises pour la formation sera progressivement convertie en droits individuels pour les actifs qui pourront directement les mobiliser pour acheter les prestations de leur choix auprès d’un opérateur, sans passer par l’intermédiaire d’un prescripteur. « Ça veut dire qu’on va renforcer les droits individuels, en particulier le compte personnel d’activité », expliquait Marc Ferracci, économiste et expert d’En Marche ! pour les questions d’emploi et de formation lors de la restitution de l’atelier Travail du mouvement. Les publics les plus éloignés de l’emploi bénéficieraient de coups de pouce supplémentaire pour accéder au bilan de compétences ou à la formation. « Ce système sera juste », promettait Emmanuel Macron. En revanche, il réduirait considérablement la part des partenaires sociaux dans la gouvernance des fonds de la formation.

Orientation

Interpellé par un chef d’entreprise-lors d’une audition au Medef, le 28 mars- sur « les recrutements chronophages dans la mesure où les compétences diplômées aujourd’hui sont absentes et le savoir-être des jeunes n’a pas été consolidé dans leurs études », Emmanuel Macron, fondateur d’En Marche !, ancien ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, entendait « mettre plus d’orientation dès la fin du collège et tout au long du lycée, car les jeunes ne savent pas s’orienter post-bac ». Il souhaitait également « développer les filières d’apprentissage y compris pour les formations les plus qualifiées et les plus qualifiantes ». « On a cantonné l’apprentissage dans les filières les plus techniques et manuelles et c’est une erreur », a-t-il considéré.

Branches professionnelles associées
Dans son programme, il annonce l’association, dans l’enseignement secondaire comme dans le supérieur, des branches professionnelles dans la définition des programmes et dans l’organisation des formations. Les branches définiront également les métiers pour lesquels les formations par apprentissage devront être privilégiées.

Post bac
Concernant le post-bac, Emmanuel Macron disait vouloir imposer aux universités une visibilité sur leurs formations, par exemple « savoir combien d’étudiants ont un emploi une fois diplômés et combien poursuivent leurs études ». Il proposait, face à un monde en perpétuelle mutation, « de protéger les personnes par la formation et leur permettre de changer de secteur ».

Notes
[1] La Garantie jeune permet à un chômeur âgé de 16 à 25 ans sans qualification de percevoir une allocation mensuelle équivalente au RSA en échange d’un accompagnement renforcé par une mission locale. Près de 120 000 jeunes sont aujourd’hui concernés.

Source http://www.actualite-de-la-formation.fr