Adopter une logique de blocs de compétences pour construire les certifications professionnelles

Depuis le 1er janvier 2019, une certification doit être structurée en blocs de compétences pour être enregistrée au RNCP. Cette exigence impose une nouvelle ingénierie de certification et ouvre des opportunités.

Invitée à ouvrir la matinée, Françoise Amat, présidente de la Commission certification professionnelle au sein de France compétences a rappelé l’esprit de la réforme en cours. « L’approche par blocs de compétences permet d’accompagner les parcours par des validations d’expérience. Cette reconnaissance est essentielle dans un contexte de reconversion et de mobilité professionnelles. » Cette logique née en même temps que la création de la VAE (validation des acquis de l’expérience) en 2002 est aujourd’hui inscrite dans les textes. Point de rupture par rapport à la réforme de 2014, la structuration en blocs de compétences fait désormais partie des critères d’enregistrement d’une certification au RNCP.

« Le cadre juridique est plus solide et donne davantage de pouvoir à la commission » », précise Françoise Amat. Si les exigences vis à vis des certificateurs ont été renforcées, les critères sont plus clairs et les délais d’instruction raccourcis à raison de trois mois après la recevabilité du dossier. France compétences a travaillé sur des notes de doctrine disponibles sur son site   précisant l’interprétation des critères et destinés à créer un corpus de pratiques communes.

Passerelles entre les certifications

Car, il ne faut en effet pas s’y tromper. La réforme invite les certificateurs et les organismes de formation à changer d’approche. Les blocs de compétences sont définis par la loi comme des « ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelles et pouvant être évaluées et validées ». Il ne s’agit donc plus de partir d’un catalogue de formation pour élaborer une certification mais bien de la réalité professionnelle.

C’est en travaillant sur la gestion prévisionnelle des compétences (GPEC) de branche que le Forco, devenu Opcommerce, s’est rapproché de CCI France pour construire des passerelles entre ses CQP et les titres professionnels de la Chambre de commerce et d’industrie. Le dispositif permet aux salariés d’évoluer du métier de conseiller de vente à celui de responsable de magasin grâce à un système d’équivalence entre les blocs de compétences. « Cela répond également à une utilité sociale. En effet, dans notre secteur, beaucoup de salariés y entrent avec une forte appétence commerciale mais un niveau de formation très bas. Nous avons besoin de construire des parcours certifiants progressifs », explique Jean-Paul Hubert de l’Opcommerce.

Source : https://www.centre-inffo.fr